jeudi 23 août 2007

Des positionnements toujours difficiles

De part la nature de ses engagements et de ses idées, la gauche a aujourd'hui beaucoup de mal a être entendue, beaucoup de mal à redonner de la profondeur à ses idées et à son discours, à se retrouver "en phase" avec la société.

D'une part, le travail de sape effecuté par les médias contrôlés par les grands groupes de presse ne font pas la part belle aux idées de gauche et aux idées progressistes. Le libéralisme, la pensée unique de l'accomplissement personnel via la performance individuelle est considéré comme le moyen principal pour atteindre le bonheur.

D'autre part, l'idée du rêve américain, qui fait injustement croire que, petit, à force de travail et de persévérance, on peut monter monter, fait incontestablement plus rêver qu'une proposition de société solidaire d'entraide et de vivre harmonieusement ensemble. Les phénomènes de starisation à outrance, d'ultra-médiatisation de certains pendant quelques semaines, d'audimat de la médiocrité, d'achat de temps libre de cerveau humain mênent inmanquablement les français à s'intéresser à des idées simples et immdiatement "bankables" qu'à des idées plus complexes avec des temps de réalisation plus longs.

Quelques exemples de positionnements difficiles:

- La laïcité. La laïcité a été attaquée par Nicolas Sarokozy qui a plus ou moins voulu intervenir dans les modes de fonctionnement des religions. Et cela a plu. Ceci est significatif de la perte de vitesse de la laïcité dans l'opinion publique. Pourquoi ? Tout d'abord parce que les premiers défenseurs de la laïcité en sont également les meilleurs ennemis. En effet, la laïcité prône la non-intervention de l'état dans les affaires religieuses et la séparation de l'Etat et de l'église. Dans les faits, ceci cache également le fait que la majorité des intellectuels de gauche ne sont pas religieux, ne croient pas et considèrent très souvent (à juste titre ou non) que la religion est l'opium du peuple. Comme ce positionnement n'est pas possible ouvertement, la laïcité est un positionnement intermédiaire, et donc difficile à défendre, la part de non croyants à gauche étant bien plus importante que la part des gens de droite, qui ont besoin d'avoir une autorité supérieure au dessus d'eux. Et pourtant, on assiste depuis quelques années à un retour en force de la religion. Difficultés économiques, manque de perspectives, rivalités entre religions, besoin d'être rassuré.

- Le sport. On est plus sportif à droite qu'à gauche. Le sport implique souvent la compétition, et l'effort prônés par la droite. La gauche a tendance à ne pas évoquer un vocabulaire pourtant populaire comme le dépassement de soi, la compétition extrême, la performance individuelle, la défaite de l'adversaire, toutes ces notions n'étant pas considérées comme noble. Ségolène Royal s'est d'ailleurs fait reprendre sur le sport pendant le débat présidentiel. Et pourtant, les français, aidés par les médias, sont de plus en plus friands de sport en particulier à la télévision. La gauche souvent veut exclure la compétition du sport, car la compétition, c'est le dopage et les jeux du cirque.. Encore un divorce avec la société.

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