jeudi 17 avril 2008

Q1. Réconcilier Gauche et entreprise

Les élections nationales sont perdues par la gauche car elles portent principalement sur des considérations économiques. Les Français s'attendent avant tout à ce qu'on leur apporte des réponses sur comment on va améliorer leur situation d'emploi et leur situation financière alors que les élections locales portent plutôt sur des questions de proximité, de bien-être, voire parfois

C'est donc sur ces points-là que la gauche pêché considérablement.

Le programme du PS de la présidentielle était frappant sur ce point : quasiment toutes les mesures étaient des mesures de redistribution, pas une seule mesure ne proposait des pistes de création de richesses, d'aide aux entreprises ; probablement par crainte de soutenir les patrons. Cette posture électoraliste ne tient pas et a permis à Sarkozy d'être élu.

Certes on peut mettre l'accent sur l'éducation, insister sur la recherche, mais in fine, tout ceci ne sert qu'à une seule chose : la création d'emplois dans les entreprises. L'éducation, si elle ouvre les esprits, forme au travail ; la recherche, appliquée ou non sera un jour appliquée dans les entreprises.

Il faut donc réconcilier la gauche avec les entreprises, montrer aux français que l'entreprise n'est pas l'adversaire a priori, mais l'allié a priori.

Ceci n'empêche par bien sûr d'avoir une politique de gauche, de montrer que le modèle économique ultra libéral, fondé sur un retour immédiat sur les fonds investis, qui ne prend pas en compte les employés comme une ressource primordiale ne doit pas être combattu. Mais la gauche doit se réconcilier avec les entreprises, avec leurs dirigeants en brisant certains tabous.

Par exemple, baisser les charges et les impôts des entreprises, n'est pas un mal en soi, dans la mesure où les employés en bénéficient.

Il faut continuer d'affirmer que la théorie du ruissellement (qui dit que si globalement une toute petite partie des dirigeants d'entreprise et des grands argentiers s'enrichit considérablement, il en résulte toujours un amélioration de la condition des employés, ouvriers et de la société en général) n'est pas juste et fondée sur des contre vérités. Les inégalités aux USA continuent de croître et le niveau de vie moyen ne s'améliore pas. L'ultra financiarisation des marchés a d'abord permis l'enrichissement des traders avant de permettre le développement des entreprises, que la recherche du profit financier à tout prix apporte des dérives épouvantables (subprimes, etc..) et que donc le marché doit être rationnalisé.

Mais lorsque l'on dit cela, l'amalgame est souvent trop vite fait entre une gauche qui stygmatise les dérives du capitalisme et une gauche qui n'aime pas le monde de l'entreprise. Ce n'est pas le cas, il faut le dire, le redire, encore et encore.

Un nouveau modèle économique dans lequel l'entreprise est au centre et non reléguée à la périphérie peut être trouvé.

Pour ce faire, le gouvernement doit s'impliquer beaucoup plus fortement dans la politique économique en donnant les grandes orientations, on ayant une réelle politique indistrielle et de services.

Les grandes entreprises d'aujourd'hui qui sont les plus compétitives dans le monde sont issues de la politique industrielle volontaire du général de Gaulle : le nucléaire avec Areva, la SNCF et les TGV, Airbus.

Depuis, quelles ont été les grandes initiatives ? Est-il encore possible d'en avoir ? Est-ce que le non-interventionnisme prôné par l'Europe doit-il être combattu ?

Il faut en effet combattre le fait que l'Etat ne puisse pas soutenir et aider les initiatives volontaires de création de nouveaux domaines de l'économie. Comment se fait-il que la France soit par exemple partiellement absente du marché du logiciel ?

Comment se fait-il que la France soit si absente dans les nouvelles énergies ? Ce point avait été soulevé par Ségolène Royal. Il convient de le généraliser à d'autres pans de la vie économique. Avec par exemple la création d'un CER (Commissariat aux énergies Renouvelables).

Si l'on renforce le volontarisme économique en insistant également sur l'importance des entreprises dans le bien-être des français, les élections nationales peuvent être gagnées plus facilement. Et tout ceci n'est pas idéologique, n'est pas politisé, n'a rien à voir avec une conception de gauche ou de droite de la société.

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