lundi 7 avril 2008

Question numéro 1. Plan de travail.

1. Il faut sortir du fossé entre un discours pseudo révolutionnaire dans l’opposition et un conformisme économique au pouvoir : de quelle façon ?

J'ai déjà abordé ce point lors de posts précédents.

Tout d'abord, prenons la question du discours pseudo-révolutionnaire. On dit aussi que la gauche est dans l'universel et la droite est dans l'instant. On dit que la droite est dans la réalité et la gauche dans l'utopie. Et face à la réalité (quand elle est au pouvoir), la gauche perd son âme et adopte un certain conformisme économique.

Les valeurs de la gauche la positionnent toujours par rapport à des valeurs universelles : égalité, fraternité, etc... ce qui exclut nécessairement certaines qualités de gestionnaire. La gauche n'est pas gestionnaire, n'est pas dans la réalité immédiate. C'est partiellement pour cela qu'elle est souvent considérée comme moins apte à gérer un pays. Trop gentille, trop idéaliste.. elle ne défendrait pas assez nos intérêts économiques, redistribuerait à tours de bras l'argent qu'elle ne gère pas quand elle est dans l'opposition, mais doit faire avec le peu d'argent à redistribuer pendant l'exercice du pouvoir.

Mais quand elle se retrouve au pouvoir, la gauche devient gestionnaire et doit faire alors le grand écart entre ses idées et l'exercice du pouvoir.

La droite est gestionnaire, elle gère le présent, l'immédiat, le moyen terme. Elle met donc toute son énergie à être crédible sur cette gestion et c'est souvent ce qui lui fait gagner les élections alors que la gauche est perçue comme utopiste et que ce qu'elle prône, même si partagé, n'est pas considéré comme faisable.

Et pour couronner le tout, la gauche est perçue comme donneuse de leçons alors que ses dirigeants se déchirent pour le pouvoir. François Mitterrand disait : "Ce n'est pas parce que je veux oeuvrer pour les pauvres, qu'il faut que je vive comme eux !"

Si les actions de la droite améliorent le bien-être commun, c'est une conséquence heureuse mais ce n'est pas forcément le but premier. Les français sont souvent prêts à accepter seulement cette conséquence heureuse.

Identifions d'abord comment nous en sommes arrivés là.

Nous aborderons les questions suivantes:

Comment se fait-il que le fossé se soit tant creusé entre le discours et la réalité de l'exercice du pouvoir ?

Est-ce que ceci a toujours été le cas ? Y a-t-il eu un élément déclencheur ?

Comment la gauche peut-elle éviter la gauchisation du discours sans abandonner ses idéaux socialistes ?

Faut-il prendre un tournant résolument à gauche, y compris dans les actes, ou faut-il prendre un tournant social-démocrate ?

Comment passer d'un modèle principalement fondé sur la redistribution à un modèle fondé sur le juste partage des richesses créées ? Et si richesses créées il y a, est-ce compatible avec la sauvegarde de la planète ?

Pourquoi cette contradiction est-elle au centre des défaites successives du PS au plan national ?

Quelles conséquences pour le rassemblement au parti socialiste ? Comment ceci peut-il permettre de gagner les prochaines élections nationales ?

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