lundi 24 novembre 2008

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Après des mois et des mois d'absence pour cause de vacances et de suractivité professionnelle, je me remets à écrire un peu.

J'en ai tout de même profité pour réfléchir sur ce qui se passe actuellement. Il faut dire qu'il y a matière. Que les psychodrames actuels sont impressionnants.

J'écris donc ce lundi 24 novembre, alors que les commissions diverses du PS tentent de recoller les morceaux entre Ségolène Royal et Martine Aubry. Ou alors tentent de trouver un moyen pas trop énorme pour écarter Ségolène. Je ne suis pas royaliste, mais c'est un peu ce dont j'ai l'impression.

Alors, que faire ?

Reprenons:
- Aujourd'hui, pas de différence idéologique majeure entre les deux camps
- Des différences de comportements importants ; d'un côté on prône le changement et la fin des caciques du parti, de l'autre on prône un soi-disant parti de militant centré sur les militants

Tout cela n'est bien sûr que foutaises et billevesées. Il ne s'agit exclusivement bien sûr que d'ambitions personnelles et de guerres intestines. La médiocrité des dirigeants est devenue tellement criante et fondée sur des considérations si peu sur le fond... Et pourtant, je ne crois pas à l'implosion du parti. C'est un parti d'élus qui ont des intérêts importants. Il veulent garder leur place et se faire réélire. Ils ont parié sur un camp, mais pourraient tout à fait en changer si nécessaire. Tout le monde restera au parti socialiste et on attendra qu'un vrai chef ne se dégage. Ca peut prendre de longues années, et pendant ces années les élections nationales seront toujours gagnées par la droite, les élections locales plus ou moins par la gauche...

Je rappelle ici avec prétention ce qu'il faudrait faire pour gagner les élections :

- La gauche doit gagner en crédibilité: se réconcilier avec les entreprises, montrer qu'elle peut être crédible sur le plan économique sans délaisser ses idéaux
- rassembler les idées de la gauche du parti et de la droite du parti : un vivier d'idées de gauche et un vivier d'idées du centre doivent être utilisés dans la clarté en réaffirmant quelques idées importantes:
- le PS est contre l'ultra libéralisme et contre le capitalisme financier mais doit l'embrasser sur le court et moyen terme pour mieux le dépasser
- le PS n'est pas du tout contre les entreprises mais veut leur faire comprendre qu'elles doivent être vertueuses
- le PS doit être à la pointe des avancées sociétales non liées à l'économie

jeudi 17 avril 2008

Q1. Réconcilier Gauche et entreprise

Les élections nationales sont perdues par la gauche car elles portent principalement sur des considérations économiques. Les Français s'attendent avant tout à ce qu'on leur apporte des réponses sur comment on va améliorer leur situation d'emploi et leur situation financière alors que les élections locales portent plutôt sur des questions de proximité, de bien-être, voire parfois

C'est donc sur ces points-là que la gauche pêché considérablement.

Le programme du PS de la présidentielle était frappant sur ce point : quasiment toutes les mesures étaient des mesures de redistribution, pas une seule mesure ne proposait des pistes de création de richesses, d'aide aux entreprises ; probablement par crainte de soutenir les patrons. Cette posture électoraliste ne tient pas et a permis à Sarkozy d'être élu.

Certes on peut mettre l'accent sur l'éducation, insister sur la recherche, mais in fine, tout ceci ne sert qu'à une seule chose : la création d'emplois dans les entreprises. L'éducation, si elle ouvre les esprits, forme au travail ; la recherche, appliquée ou non sera un jour appliquée dans les entreprises.

Il faut donc réconcilier la gauche avec les entreprises, montrer aux français que l'entreprise n'est pas l'adversaire a priori, mais l'allié a priori.

Ceci n'empêche par bien sûr d'avoir une politique de gauche, de montrer que le modèle économique ultra libéral, fondé sur un retour immédiat sur les fonds investis, qui ne prend pas en compte les employés comme une ressource primordiale ne doit pas être combattu. Mais la gauche doit se réconcilier avec les entreprises, avec leurs dirigeants en brisant certains tabous.

Par exemple, baisser les charges et les impôts des entreprises, n'est pas un mal en soi, dans la mesure où les employés en bénéficient.

Il faut continuer d'affirmer que la théorie du ruissellement (qui dit que si globalement une toute petite partie des dirigeants d'entreprise et des grands argentiers s'enrichit considérablement, il en résulte toujours un amélioration de la condition des employés, ouvriers et de la société en général) n'est pas juste et fondée sur des contre vérités. Les inégalités aux USA continuent de croître et le niveau de vie moyen ne s'améliore pas. L'ultra financiarisation des marchés a d'abord permis l'enrichissement des traders avant de permettre le développement des entreprises, que la recherche du profit financier à tout prix apporte des dérives épouvantables (subprimes, etc..) et que donc le marché doit être rationnalisé.

Mais lorsque l'on dit cela, l'amalgame est souvent trop vite fait entre une gauche qui stygmatise les dérives du capitalisme et une gauche qui n'aime pas le monde de l'entreprise. Ce n'est pas le cas, il faut le dire, le redire, encore et encore.

Un nouveau modèle économique dans lequel l'entreprise est au centre et non reléguée à la périphérie peut être trouvé.

Pour ce faire, le gouvernement doit s'impliquer beaucoup plus fortement dans la politique économique en donnant les grandes orientations, on ayant une réelle politique indistrielle et de services.

Les grandes entreprises d'aujourd'hui qui sont les plus compétitives dans le monde sont issues de la politique industrielle volontaire du général de Gaulle : le nucléaire avec Areva, la SNCF et les TGV, Airbus.

Depuis, quelles ont été les grandes initiatives ? Est-il encore possible d'en avoir ? Est-ce que le non-interventionnisme prôné par l'Europe doit-il être combattu ?

Il faut en effet combattre le fait que l'Etat ne puisse pas soutenir et aider les initiatives volontaires de création de nouveaux domaines de l'économie. Comment se fait-il que la France soit par exemple partiellement absente du marché du logiciel ?

Comment se fait-il que la France soit si absente dans les nouvelles énergies ? Ce point avait été soulevé par Ségolène Royal. Il convient de le généraliser à d'autres pans de la vie économique. Avec par exemple la création d'un CER (Commissariat aux énergies Renouvelables).

Si l'on renforce le volontarisme économique en insistant également sur l'importance des entreprises dans le bien-être des français, les élections nationales peuvent être gagnées plus facilement. Et tout ceci n'est pas idéologique, n'est pas politisé, n'a rien à voir avec une conception de gauche ou de droite de la société.

mardi 8 avril 2008

Q1 Comment concilier discours et actes

Nous avons expliqué comment et pourquoi nous sommes arrivés à un discours pseudo-révolutionnaire et un conformisme économique au pouvoir.

Nous avons décrit le fait que face aux réalités économiques, à l'ultra libéralisme triomphant, le discours de la gauche s'est affadi en voulant trop synthétiser la synthèse.

La gauche n'affirme plus désormais ses idéaux de gauche et ne peut plus non plus affirmer un tournant social démocrate. La gauche apparaît alors coincée dans un choix cornélien duquel elle ne peut se défaire.

Faut-il faire réellement le choix ? Peut-on concilier les deux ? Si oui, comment ? Quelles conséquences pour l'organisation de la gauche et son rassemblement ?

Quelques mots clés à développer : temps, progressivité, auto-contrôle.

La gauche aujourd'hui n'a ni curseur ni direction. Il faut remettre une direction simple et claire qui soit de gauche, idéale et dissociée des réalités immédiates.

Il convient ensuite d'ajouter la notion de temps et de progressivité qui permet de lier la direction et les réalités. Enfin, il faut également proposer une méthode en liaison avec les objectifs.

Il faut construire et préciser ce à quoi l'idéal socialiste correspond : une société solidaire, des services publics forts, un soutien aux plus faibles importants, un encouragement de l'initiative publique, individuelle, de la culture, de l'épanouissement personnel et collectif...

Cet idéal socialiste doit être une vision long terme qui doit pouvoir embrasser les aspirations de toutes les sensibilités de gauche : de la gauche de la gauche jusqu'à centre.

C'est sur cette base que le rassemblement des force de gauche peut se faire.

L'affaiblissement du socialisme de ces dernières années vient du fait que sous prétexte de réalisme économique et pour sembler coller aux réalités, on en a oublié les idéaux, se coupant ainsi d'une partie de l'électorat qui ne se retrouvait plus dans une logique strictement "efficace" de l'action politique.

Réaffirmer cet idéal ne peut qu'aider au rassemblement en précisant quelques règles de base qui doivent devenir les règles du jeu de la gauche élargie :

- cet idéal ne peut être atteint immédiatement mais ne peut l'être que par étapes
- les réalités économiques, ce que les consciences collectives sont prêtes à accepter doivent être prises en compte (en particulier le fait que le modèle économique actuel accepté dans le monde est principalement néo-libéral)
- la France ne peut agir seule et engager une politique de gauche sans convaincre ses partenaires principaux du bien-fondé de sa politique. L'action de la France doit être internationale sur le bien-fondé d'une voie non ultra-libérale, voire non capitaliste. Conviction, dialogue et persévérance doivent être les mots d'ordre.

L'idéal étant posé, il pourrait facilement devenir un prétexte pour ne pas l'atteindre, une façon de dire : on voudrait bien y aller, mais on est tellement conscient des réalités économiques et des contraintes du monde globalisé que nous ne ferons rien pour l'atteindre, qu'il est inutile de faire une politique différente de celle du monde entier, que la politique d'un seul pays ne peut être différente de celle de la grande majorité des autres pays.

Il convient donc de préciser les étapes pour l'atteindre, de préciser que c'est un cap, que la conduite du bateau sera longue et difficile et qu'il faudra aller un peu à droite, un peu à gauche pour pouvoir maintenir le cap sereinement.

Pour cela, les étapes vers cet idéal peuvent être vues un peu comme un escalier avec des marches à gravir réalistes, ni trop hautes ni trop petites. C'est la méthode. L'originalité du programme doit être de proposer les différentes marches à atteindre, comment les atteindre, en tenant compte des embûches.

Gravir ces marches, c'est atteindre certains des idéaux de gauche, que ce soit sur la plan social, économique. Le gouvernement doit alors se donner les moyens de gravir les marches dans le temps et mesurer, de manière indépendante, si on atteint les objectifs ou non.

Ceci permet de concilier les idéaux de gauche utopiques et les tentations de droite de certains membres du PS au nom du réalisme économique. En ajoutant la notion d'escalier et de temps tout en contrôlant les avancées, en mesurant précisément les avancées produites par les décisions gouvernementales, en introduisant des observatoires du bien-être des français (inégalités, pouvoir d'achat, sécurité, etc..), cela permettra de réconcilier l'aile gauche de la gauche avec son aile droite.

Nous avons le même idéal, nous nous reconnaissons sur ce point. Certains veulent y aller tout de suite, d'autres sont plus pragmatiques, mais oublient parfois même l'déal.

L'ajout de la dimension 'temps' permettra le rassemblement de Besancenot à DSK en précisant donc le but à atteindre, en admettant d'où on part et en précisant le chemin, la voiture et sa vitesse.

Ceci est une condition à mon avis sine qua non du rassemblement de la gauche.

Q1. Comment en sommes-nous arrivés là ?

Les discours idéalistes et romantiques des français par rapport à des pratiques efficaces et "pragmatiques" des anglais ont commencé très tôt.

Dès la guerre de cent ans, les modes de combat préfigurent déjà la différence d'approche entre la France et l'Angleterre, entre une recherche avant tout de l'efficacité destructrice et une approche romantique où le style est plus important que le résultat.

Ensuite, c'est la notion d'égalité qui est mise en avant avec Roussseau (discours sur l'origine de l'inégalité parmi les hommes) et le siècle des Lumières qui, entre autres avancées, permet d'établir que l'égalité est assez incompatible avec la propriété, que la recherche de la propriété est souvent synonyme d'inégalité. Le siècle des Lumières marque le début de la gauche moderne, avec un refus de l'aliénation (religion, propriété, dépendance vis à vis du maître). Si la liberté est également mise en avant, elle est plus considérée comme la possibilité de bénéficier de droits fondamentaux (logement, etc..) qu'en tant que liberté d'entreprendre et donc comme ferment du libéralisme.

Cette spécificité française se perpétue bien sûr avec la révolution française qui est l'application des principes des Lumières, avec l'abolition des privilèges, le suffrage universel. Même si la révolution française est avant tout bourgeoise, elle puise ses idéaux dans les idées du siècle des Lumières.

Alors que la France passera plus ou moins à côté de la Révolution industrielle anglaise et restera jusqu'au 20ème siècle très rurale, la progression des idées de gauche continuera pour culminer avec le front populaire, puis avec l'arrivée au pouvoir de François Mitterrant en 1981.

Le programme de François Mitterrand était clairement anti-capitaliste. Son discours était alors en phase avec la réalité du programme : relance par la consommation, nationalisations.

Parallèlement, exactement l'inverse se produisait dans la monde anglo-saxon avec l'apparition de la révolution ultra-libérale et l'arrivée au pouvoir de Ronald Reagan aux Etats-Unis et de Margaret Thatcher au Royaume Uni. L'idée était bien sûr de limiter le rôle de l'état pour favoriser la libre entreprise, d'accélérer la financiarisation de l'économie pour favoriser les entreprises quitte à limiter les services publics jugés gourmands et peu efficaces. Le marché pourrait rétablir la situation des marchés publics déficients grâce à une économie florissante. La précarisation de la société est passée sous silence car elle menace la flexibilité du travail, condition indispensable de l'agilité et de la bonne tenue des entreprises confrontées à la concurrence international.

On connait la suite : un certain succès apparent du modèle libéral et un revirement nécessaire de la politique de gauche en France vers la rigueur avec Delors à partir de 83.

C'est à partir de ce moment-là que le discours de la gauche a été de plus en plus difficile à exprimer : alors que les idéaux de 81 étaient encore très présents, il fallait entamer un virage à droite dans la politique économique. Ce virage, s'il était réel dans les actes, ne pouvait être présenté comme un tournant vers la sociale démocratie.

Ce grand écart a donc prévalu pendant les années 80 (les années fric) où le libéralisme a montré son efficacité et le discours de la gauche est devenu de plus en plus difficile à tenir. C'est l'époque des déçus du socialisme, de la gauche caviar.

Cette époque a culminé au début des années 90 avec la domination absolue des Etats Unis et du modèle libérale anglo-saxon. On a même parlé de la fin de l'histoire : modèle de société, de culture, d'économie, tout allait se conformer au modèle américain, rien ne pouvait y résister. La chute du communisme en était la preuve patente : le bonheur universel, tiré par le libéralisme économique et la culture hamburger allait triompher des vieilles lunes de la gauche.

Sous ses mauvais auspices, la gauche a perdu très lourdement les élections de 93, la récession post guerre du golfe ayant fait grimper le chômage en France à des niveaux historiques. Dès lors, la gauche a eu du mal à retrouver un discours cohérent avec ses actes : pour ne pas se couper de la gauche de la gauche, qui a compté un électorat de plus en plus important face aux premiers déboires de l'ultra-libéralisme a poussé certains à reprendre un discours très à gauche tandis que ceux qui avait du exercer le pouvoir étaient tentés par la sociale démocratie.

Afin de sauvegarder un électorat massif, le parti socialiste, avec François Hollande en tête n'a cessé de faire des synthèses molles : on a taillé l'arbre socialiste à gauche et à droite, on est devenus inaudibles, ne portant plus ni le réalisme économique ni l'utopie des premiers temps. On a sauvegardé un électorat tout en refusant de trancher ou de clarifier certains questions essentielles sur le socialisme ou sur le marché.

Le problème de cette attitude est qu'elle représente 30 à 45% de l'électorat et si elle n'est pas augmentée d'un peu d'affectif lors d'élections locales, elle ne permet pas de gagner les élections nationales lorsqu'il faut faire un choix de société, lorsqu'il faut décider de qui est le plus crédible sur le plan économique.

La gauche n'a pas su réinventer un idéal collectif, n'a pas su faire rêver les masses qui ont cherché le bonheur individuel en croyant faussement réaliser leur American Dream. Et faute d'American Dream, on est passé à la Star Academy où le succès passager d'une poignée fait oublier la pauvreté et la précarité d'un plus grand nombre. Donnez-leur des jeux.

Afin de s'assurer cet électorat, le discours s'est même affermi à gauche lors de la consultation sur la constitution européenne qui y inscrivait le capitalisme et la libre concurrence. Alors que la politique économique de Lionel Jospin était plutôt libérale (à part les 35h), les succès de la gauche de la gauche (présidentielles de 2002) ont fait perdre le premier tour à Jospin en 2002. Depuis on oscille entre une tentative de droitisation partielle sur certains sujets qui ont fait le succès initial de Ségolène Royal lors de la campagne de 2007 et un positionnement assez étrange à gauche d'éléphants comme Laurent Fabius.

Comment reconstruire un projet collectif ? Comment concilier réalisme économique et utopie socialiste ? Est-il encore possible de s'opposer au règne absolu de la propriété individuelle, de s'opposer aux inégalités en France et dans le monde ? Avec quelle progressivité sachant que l'on parle de très loin ? Est-ce que les déboires récents de l'ultra financiarisation de l'économie (subprimes) permettra d'ouvrir une petite porte à la remise en question de l'ultra libéralisme ? Est-ce que la montée de la précarité, l'augmentation de la précarité sont en mesure de remettre en cause un système si solidement implanté dans le monde ? Est-ce que la puissance financière des multinationales est désormais si importante que le retour en arrière sera extrêmement difficile, voire impossible ?

lundi 7 avril 2008

Question numéro 1. Plan de travail.

1. Il faut sortir du fossé entre un discours pseudo révolutionnaire dans l’opposition et un conformisme économique au pouvoir : de quelle façon ?

J'ai déjà abordé ce point lors de posts précédents.

Tout d'abord, prenons la question du discours pseudo-révolutionnaire. On dit aussi que la gauche est dans l'universel et la droite est dans l'instant. On dit que la droite est dans la réalité et la gauche dans l'utopie. Et face à la réalité (quand elle est au pouvoir), la gauche perd son âme et adopte un certain conformisme économique.

Les valeurs de la gauche la positionnent toujours par rapport à des valeurs universelles : égalité, fraternité, etc... ce qui exclut nécessairement certaines qualités de gestionnaire. La gauche n'est pas gestionnaire, n'est pas dans la réalité immédiate. C'est partiellement pour cela qu'elle est souvent considérée comme moins apte à gérer un pays. Trop gentille, trop idéaliste.. elle ne défendrait pas assez nos intérêts économiques, redistribuerait à tours de bras l'argent qu'elle ne gère pas quand elle est dans l'opposition, mais doit faire avec le peu d'argent à redistribuer pendant l'exercice du pouvoir.

Mais quand elle se retrouve au pouvoir, la gauche devient gestionnaire et doit faire alors le grand écart entre ses idées et l'exercice du pouvoir.

La droite est gestionnaire, elle gère le présent, l'immédiat, le moyen terme. Elle met donc toute son énergie à être crédible sur cette gestion et c'est souvent ce qui lui fait gagner les élections alors que la gauche est perçue comme utopiste et que ce qu'elle prône, même si partagé, n'est pas considéré comme faisable.

Et pour couronner le tout, la gauche est perçue comme donneuse de leçons alors que ses dirigeants se déchirent pour le pouvoir. François Mitterrand disait : "Ce n'est pas parce que je veux oeuvrer pour les pauvres, qu'il faut que je vive comme eux !"

Si les actions de la droite améliorent le bien-être commun, c'est une conséquence heureuse mais ce n'est pas forcément le but premier. Les français sont souvent prêts à accepter seulement cette conséquence heureuse.

Identifions d'abord comment nous en sommes arrivés là.

Nous aborderons les questions suivantes:

Comment se fait-il que le fossé se soit tant creusé entre le discours et la réalité de l'exercice du pouvoir ?

Est-ce que ceci a toujours été le cas ? Y a-t-il eu un élément déclencheur ?

Comment la gauche peut-elle éviter la gauchisation du discours sans abandonner ses idéaux socialistes ?

Faut-il prendre un tournant résolument à gauche, y compris dans les actes, ou faut-il prendre un tournant social-démocrate ?

Comment passer d'un modèle principalement fondé sur la redistribution à un modèle fondé sur le juste partage des richesses créées ? Et si richesses créées il y a, est-ce compatible avec la sauvegarde de la planète ?

Pourquoi cette contradiction est-elle au centre des défaites successives du PS au plan national ?

Quelles conséquences pour le rassemblement au parti socialiste ? Comment ceci peut-il permettre de gagner les prochaines élections nationales ?

dimanche 10 février 2008

Un dernier petit avant de se coucher

et une réflexion : les français commencent enfin à réaliser que Sarkozy est pathétique. Ce qui semblait évident à une très grande minorité devient maintenant presque majoritaire dans le pays.

Donc... Danger pour la gauche, qui risque de se délecter des malheurs de Sarko, d'engranger les élections intermédiaires et de ne pas se remettre à réfléchir sur ses idées et son programme....

Commentaires blogs

bon, aujourd'hui, petit message sur les.... commentaires de blogs.

Je lis beaucoup la presse sur internet et parfois je lis également les blogs de journalistes par exemple.

Je suis abasourdi par la teneur des commentaires que les internautes écrivent sur les articles : c'est la plupart de temps d'une agressivité rare, d'une profonde méchanceté ou d'une bêtise crasse. Et je dis ça d'autant plus librement que mon blog n'est pas lu... (ouf ?)

Bref la plupart du temps, je suis affligé et je prends peur. Est-ce que ces commentaires, qui peuvent être laissés de manière tout à fait anonyme sont le reflet de l'état d'esprit profond des lecteurs, est-ce qu'ils se lâchent parce qu'ils savent qu'ils ne seront pas reconnus et donc exagèrent leurs propos ?

Parfois, je me dis que la société, qui gomme, arrondit a du bon et que je préfère voir le surmoi des gens plutôt que leur moi profond, parce qu'il n'a pas l'air très reluisant......